
"Bon, Kalú (le diminutif du cameraman et producteur), tu nous mets une petite musique sympa ou je refuse de travailler!", peut-on parfois entendre en début d'émission, pendant que, son habituel foulard rouge noué sur la tête en guise de toque, notre chef esquisse un pas de danse, en jonglant avec les ustensiles. La table est dressée dehors, sur deux tréteaux, dans les magnifiques décors naturels offerts par les îles São Tomé & Príncipe, un archipel qui fut un ancien territoire portugais, situé exactement sur le point 0 de l'Equateur. Mais comme des images valent mieux qu'un long discours, voyez plutôt par vous-même ci-dessous à quoi ressemble l'émission de João Carlos Silva:

"Regardez-moi ces tuá-tuá (piments, en créole de São Tomé), là, chez vous. Ils sont beaux, beaux, beaux! Magnifique! On va s'y mettre!" Un vrai bonheur que de le voir s'activer aux fourneaux, avec ce grand et beau sourire communicatif, toujours! Le programme n'est jamais répété, alors parfois, il peut y avoir un râté... Mais João Carlos ne s'en fait jamais pour si peu: "Bon, ben... C'est un peu trop cuit!", s'esclaffe-t-il. "Chez vous, maintenant, vous saurez qu'il ne faut pas mettre le four trop chaud, hein?" Et parfois même, une ondée tropicale s'abat sur la cuisine en plein air! "Bougez pas! On se déménage sous la véranda!" Et le voilà parti chercher de larges feuilles de bananier pour protéger les plats, toujours en dansant! Et invariablement, à la fin, il recommande à ses télespectateurs: "Et surtout, chez vous, faites-moi le plaisir d'être heureux!"
La cuisine de João Carlos Silva lui ressemble: simple, spontanée, chaleureuse, mais surtout basée sur les produits exceptionnels fournis par les îles. São Tomé & Príncipe sont réputées pour produire les meilleurs café et cacao au monde, réputation qui a d'ailleurs failli dégénérer en grave incident diplomatique, au XIXeme s., entre les Portugais et les Anglais - amis pourtant séculaires -, sa Majesté la reine Victoria ayant tenté à plusieurs reprises de s'approprier subrepticement le territoire au profit des usines Cadbury (lire Ecuador, l'excellent roman de Miguel Sousa Tavares, chez Oficina do Livro, pour se rendre compte de l'ambiance)...

Na Roça com os tachos
de João Carlos Silva - photos: Adriana Freire
Ed. Oficina do Livro (Portugal)
Prix indicatif: 18 €
Va faloir que je pense à me l'acheter, quand je viens en avril....
RépondreSupprimerC'est dommage, je n'ai pas de tata Portugaise. C'est fou de penser que notre passé colonial (européen je veux dire), aussi honteux soit-il, a malgré tout permis d'ouvrir nos cuisines d'une manière extraordinaire! Très charismatique cet homme, on dirait.
RépondreSupprimerAbsolument, Gracianne! Plus charismatique, ça n'est pas possible! Ce soir, je teste une de ses recettes (à suivre sur la "tasca"...). J'adore c't' homme-là!
RépondreSupprimerIl n'a pas l'air banal !!
RépondreSupprimerTrès original ce Monsieur
RépondreSupprimerIl a l'air tout à fait super!
RépondreSupprimerOlá Elvira! Gostei muito de encontrar o seu site. Belas receitas, bom blog. Continue.
RépondreSupprimerMuito obrigada, Ricardo! :-)
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