Mes beaux parents nous ont offert un beau week-end en amoureux dans la Beira Alta, au coeur du Portugal, très exactement entre les villes de Coimbra et Viseu, à Santa Comba Dão, au bord de la paisible rivière Dão, justement. La région est célèbre pour ses grands crus - les vins de Dão - pendant longtemps considérés comme les meilleurs du Portugal, ses eaux minérales de grande qualité (dont la Rolls des eaux plates portugaises, Luso), sa gastronomie authentique (chanfana, leitão, veau à toutes les sauces, fromages de brebis, charcuteries fumées, etc...), ses nombreux séminaires qui forment la plupart des prêtres portugais, et sa douceur de vivre...
Santa Comba Dão : une ravissante petite ville très fleurie, avec ses belles demeures seigneuriales blasonnées, éclatantes de blancheur et ourlées de granit...
Même les "tascas" les plus modestes y sont hébergées sous les arcades de jolis manoirs. Justement, parlons-en des "tascas" de Santa Comba Dão!
Les températures frôlaient les 30ºC dehors, mais les "tascas" de la région offrent d'accueillants et frais espaces aux murs de granit où l'on peut déjeuner d'une soupe aux légumes, plat (agneau, veau, morue, etc., très bien servi; petits appétits s'abstenir...), d'un dessert-maison, vin régional de très bonne qualité + café pour la ridicule somme de 5,50 €! Oui, vous avez bien lu. Tout ça pour 5,50 € et quasiment dans tous les établissements de restauration de la région! En plus, la cuisine locale est exceptionnellement bonne et authentique et le service renversant de gentillesse et de courtoisie! Notre "tasca" préférée est restée la première dans laquelle nous avons mangé, à notre arrivée, le restaurant O Típico, à Santa Comba Dão, que je vous recommande chaudement si vous passez dans le coin.
Après ces agapes et avant de gagner notre point de chute, dans le village proche de Vimieiro, une petite promenade digestive jusqu'à l'église s'imposait...
Le petit village de Vimieiro est situé juste à la sortie de Santa Comba Dão. L'on s'étonne de voir, au milieu de superbes maisons aux jardins impeccablement entretenus, une pauvre bâtisse tellement délabrée que le toit de la véranda ne tient plus que grace à des étais métalliques. Il s'agit de la maison où est née LA célébrité locale. Pas n'importe qui. Il s'agit de l'une des personnalités portugaises les plus célèbres au monde. Alors pourquoi la maison est-elle dans cet état misérable, hein, avec juste une petite plaque commémorative de rien du tout au-dessus de l'une des fenêtres...? Essayez de deviner qui a bien pu naître dans cette modeste maison... Vous ne trouvez pas...? Réponse:
Oui, vous avez bien lu! Monsieur António de Oliveira Salazar en personne- j'espère que lui et moi n'avons pas d'ancêtres en communs, le nom de jeune fille de sa maman étant le même que celui de ma propre mère... ! Oui, LE dictateur mort il y a 36 ans - grand ami d'Hitler, Mussolini et Franco - qui a plongé le Portugal dans la nuit et la misère pendant plus de quarante ans. Je me suis demandée comment on pouvait naître dans un endroit aussi beau et paisible et devenir par la suite le tyran qui a créé la PIDE, cette police secrète de triste mémoire responsable de milliers d'emprisonnements politiques, de censure, de tortures, de morts... Salazar - éternel célibataire - avait l'habitude d'emmener ses jolies et nombreuses maîtresses pour de romantiques week-ends dans cette bucolique maison. Pour la petite histoire, sa dernière compagne a été une très belle et blonde journaliste française, répondant au prénom de Jacqueline. Aujourd'hui, la maison est dans un si piteux état qu'elle prête bien plus à la chasse à l'araignée qu'à des roulades romantiques dans l'herbe...
Pendant que je prenais des photos de la maison, quelques habitants du village sont passés, me lançant des "tsst tsst" désaprobateurs (Ciel, ils devaient me prendre pour une nostalgique des années facho en pèlerinage...), mais pour moi, il était important de voir l'antre de la bête. Après tout, sans lui, mon père et des millions d'autres Portugais n'auraient pas eu besoin de s'arracher à leur pays pour aller vivre d'incertains destins, souvent bien malheureux, loin de chez eux...
Vimieiro doit probablement être le seul endroit du Portugal où l'on croise encore des vestiges non débaptisés de la triste ère salazariste:
Pendant que je prenais des photos de la maison, quelques habitants du village sont passés, me lançant des "tsst tsst" désaprobateurs (Ciel, ils devaient me prendre pour une nostalgique des années facho en pèlerinage...), mais pour moi, il était important de voir l'antre de la bête. Après tout, sans lui, mon père et des millions d'autres Portugais n'auraient pas eu besoin de s'arracher à leur pays pour aller vivre d'incertains destins, souvent bien malheureux, loin de chez eux...
Vimieiro doit probablement être le seul endroit du Portugal où l'on croise encore des vestiges non débaptisés de la triste ère salazariste:
À Vimieiro, on baisse encore la voix lorsque l'on parle de Salazar et on évite de le nommer (on l'appelle "l'Intelligent"), lui et les membres de sa famille encore en vie. Traumatismes laissés par la police secrète à la poigne de fer, sans doute...
C'est juste devant la maison de Tonito (petit surnom que João et moi avons donné au triste dictateur pour alléger l'atmosphère) que l'on tourne pour se rendre à la Quinta do Rio Dão, une grande et belle propriété agricole du XVIIIe siècle, restaurée et tranformée en site d'agro-tourisme par un charmant et sympatique couple de Hollandais installés au Portugal depuis dix-sept ans.
C'est juste devant la maison de Tonito (petit surnom que João et moi avons donné au triste dictateur pour alléger l'atmosphère) que l'on tourne pour se rendre à la Quinta do Rio Dão, une grande et belle propriété agricole du XVIIIe siècle, restaurée et tranformée en site d'agro-tourisme par un charmant et sympatique couple de Hollandais installés au Portugal depuis dix-sept ans.
Nous avons donc tourné le dos à Salazarland, empruntant une jolie route de terre abondamment boisée et sommes arrivés environ deux kilomètres plus loin à la propriété où Marie, ma belle-mère, nous avait loué une chambre. La Quinta do Rio Dão est un havre de paix posé au bord des eaux tranquilles de la rivière.
Tout y invite à la détente et au farniente... On y croise des chevaux, des chats et des chiens heureux, des poules, des centaines d'oiseaux différents et des petits lapins sauvages joyeux et sautillants...
Mais on peut aussi y pratiquer le canoë (ce que João et moi avons abondamment fait), la planche à voile, se promener à cheval, nager dans la piscine ou dans la rivière, jouer aux échecs sur un échiquier géant en plein air, ou au baby-foot, rouler en VTT, etc. Ou plus simplement lire un livre à l'ombre d'un arbre fleuri et parfumé, avec vue sur la rivière...
À la Quinta do Rio Dão, vous avez le choix entre louer une petite maison individuelle toute équipée ou plus simplement une chambre avec petit-déjeuner inclus. Toutes les installations - décorées avec bon goût - dans un joli style campagnard - préservent l'intimité de leurs occupants. Le prix demandé est plus que raisonnable et l'accueil vraiment sympathique. Un endroit que je ne puis que recommander à tous ceux qui voudraient visiter cette belle région. Informations, tarifs et localisation précise sur le site de Quinta do Rio Dão.
De plus, les environs proches de la Quinta do Rio Dão regorgent de ravissants villages au magnifique patrimoine architectural et historique, comme Óvoa, par exemple:
De plus, les environs proches de la Quinta do Rio Dão regorgent de ravissants villages au magnifique patrimoine architectural et historique, comme Óvoa, par exemple:
On peut aussi monter d'une quinzaine de kilomètres et dîner de délicieux pavés de veau grillés au restaurant O Solar de Tondela, avec une bonne bouteille du vin régional...
Ou aller visiter la très jolie ville de Viseu, à 30 kilomètres au nord de Santa Comba Dão...
Ça vous dirait d'acheter un studio - ou un bureau - avec une très jolie fenêtre, dans un bel immeuble médiéval restauré du centre de Viseu? Il y en a justement un à vendre...
Et habiter rue de Notre Dame de la Bonne Mort, ça vous tente...?
Les meilleures choses ayant une fin, il nous faut regagner notre Ribatejo, non sans un arrêt dans la principale ville universitaire - et la plus ancienne aussi - du Portugal, à 40 kilomètres au sud de Santa Comba Dão, Coimbra, capitale nationale du savoir, de l'esprit, du fado lettré et aussi de... l'amour!
Albert Einstein pédalant joyeusement sur le mur du département de physique...
Malgré les nombreux touristes, les bâtiments de la très ancienne Faculté de Droit, joyau de Coimbra, paraissaient bien calmes, vidés qu'ils étaient de leurs étudiants pendant le week-end. Étudier à Coimbra, au Portugal, c'est comme sortir d'Harvard, aux États-Unis. Mais bien sûr, les places sont rares et chères. Cancres, s'abstenir...
Et que serait une ville étudiante digne de ce nom sans un bien salutaire esprit de contestation...? Un "sympathique" message adressé à Monsieur Aníbal Cavaco Silva, actuel Président de la République: «Aníbal, le Portugal a besoin de vous... mais loin d'ici!»
Arrivée dans mon paisible Ribatejo, non sans une pause déjeuner au restaurant d'un village proche du mien, le Texas, à Rio de Couros (Ourém) où, pour changer, le menu complet (de délicieuses et copieuses grillades, du vin de pays, dessert + café) est aussi à 5,50 €... Elle est pas belle, la vie...?!
J'espère que tu as plaqué un gros bisou à tes beaux-parents pour vous avoir permis cette si belle escapade en amoureux.
RépondreSupprimertu me donne envie d'y retourner et pourtant il y a une semaine j'y étais...
RépondreSupprimerbisesssuzy
... vieste inspirada !!!!
RépondreSupprimerOuah merci pour la ballade ensoleillée. Plein de photos et on s'y croirait presque. Merci
RépondreSupprimerc'est merveilleux ! merci pour cette visite en images
RépondreSupprimertu nous donnes envie de visiter le portugal avec ce sympathique reportage...on sent que tu as eu beaucoup d'émotion pendant ces 3 jours !
RépondreSupprimerQuelle magnifique balade !
RépondreSupprimerMe revoilà partie pour une bonne rassade de Saudade....
RépondreSupprimerDéjà que je la tiens depuis mon retour et quelle est gravement coriace celle là....
J'ai eu le coeur sérré quand je t'ai lue, surtout sur le passage du Triste Sire, l'histoire de ma famille, nos familles, m'est remontée à l'esprit, les facades, les tascas, les paysages !!!!
Décidémént :
Portugal, je t'AIME !!!!!!
Isabelle La Zaza kalecoeuroportugal
Quelle belle escapade vous avez eu !!!
RépondreSupprimerQuel beau pays que le votre, Elvira et Joao. Je me sens privilegiee de profiter un peu d'un si beau weekend.
RépondreSupprimerComme Gracianne, pareil. Merci Elvira. Jusqu'au moindre détail, qui pour toi n'en est pas un. Kat
RépondreSupprimerbonjour,merveilleux ce pays
RépondreSupprimeret bien j y vais apres demain pour 15jours ,je rejoinds ma copine labas! je connais pas du tout
on vera au retour !!
je vous donne mon mail
bonhomme.norbert@neuf.fr
bisous
au retour
c le coeur gros que g un ti ^peu voyager sur vos fotos : santa comba dao c ma ville d origine et purée qu est ce que mes parents sont venus faire ici pffffffffffff
RépondreSupprimerluis
RépondreSupprimerpourquoi ne pas parler de pinheiro de azere petite ville a 2 km de santa comba c'est la ville ou je suis nee il y a 54 ans tres belle ville de beira alta ou il y a mantenaint le barrage de aguieira
Je suis de la région de mortagua excatement et il y a 3 jorus j'ai mangé o restaurant o tipico rien à dire très bon très copiaux aps cher tenu par des français je ne sais si à cette époque aussi. en tout cas en rentrant je me suis de suite souvenu de ce post que tu avais créer mais j'avais un doute sur le resto et la je viends d'avoir confirmation cet été j'irais a celui de tondela.
RépondreSupprimerBeijinhos
comme luis le dit plus haut moi aussi j'aurai aimée que tu parles de pinheiro de azere petit vilage ou je sui nee, mais je ne suis pas du tout d'accord avec se que tu dis de Mr le president SALAZAR que j'ai personnelement connu et qui n'etait pas du tout comme tu le decris comme tu peut le voir sur la pierre qui est devant sa maison familliale il est ecrit qu'il (na jamais rien volee au portugal) c'est le gouvernement du portugal de son epoque qui est vennu le chercher pour devenir ministre des finances et non pas lui qui s'est presentee, mais on est pas la pour faire de la politique, ton petit sejour dans ma region me fait vraimentplaisir BJS
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